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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Ο Εγκέλαδος χτυπά κι η Αθηνά το ξέρει - Encelade frappe, et Athéna le sait.

Athéna combattant Encelade , 525 avant notre ère, Louvre

Athéna combattant Encelade , 525 avant notre ère, Louvre

Ou comment une expression tirée de la mythologie grecque continue à être utilisée par les médias contemporains grecs quand ils parlent de séismes.

Bien sûr, les grecs n'ont pas le monopole de la divinisation des phénomènes naturels. La plupart des peuples anciens l'ont fait, soit par incapacité à donner une explication logique, soit pour témoigner de leur respect envers la supériorité de la nature. Cependant, ce qui est intéressant avec Encelade, le chef des Géants, se trouve ailleurs.

Tout d'abord, dans l'étymologie de son nom. Selon une première version, il proviendrait de « ἔγκειμαι » (être couché) et « λᾶς » (pierre), ce qui signifierait « celui qui est installé dans les roches ». Une autre version, considérée comme plus correcte, indique que le mot est formé de « ἐν » (dans) et « κέλαδος » (bruit), ce qui évoque un grondement intérieur. Dans la mythologie, il était fils de Gaïa (la Terre) et du Tartare, et fut tué pendant la Gigantomachie par Athéna, qui lui jeta la Sicile dessus, l’écrasant sous l’Etna. Depuis, il gémit dans sa tombe, provoquant éruptions volcaniques et tremblements de terre. En interprétant ce mythe, on constate qu’il n'est pas tué par le tout-puissant Zeus, Héraclès ou un autre dieu olympien, mais par Athéna, la déesse de la sagesse, ce qui signifie que seul le savoir permet à l’homme d’affronter les caprices destructeurs de la nature.

Conclusion : l’étymologie (avec la référence aux plaques tectoniques) et la mythologie (avec l’intervention d’Athéna) révèlent les connaissances des Anciens sur les transformations géologiques et la nature sismique de la Méditerranée.

sources

 

Bosquet de l'Encelade

Bosquet de l'Encelade

C'est en regardant la vidéo ci-dessus du Mythologist, que j'ai découvert le mythe de la mort d'Encelade. 

Les liens internet m'ont conduite ensuite dans les jardins de Versailles pour découvrir le bosquet de l'Encelade.

Dans les jardins du château de Versailles, depuis 1678, un cercle de rocaille ceint de ses pierres et de son treillage le bosquet de l’Encelade, ce Géant précipité en terre par Athéna lors de sa révolte contre le ciel.
En 1675, Louis XIV voulant faire de sa victoire contre la Fronde un exemple sans égal, décide de confier au grand Le Nôtre et au sculpteur Gaspard Marsy l’édification d’un bosquet propre à décourager de probables nobles séditieux.

La fontaine de l’Encelade fut exécutée en plomb par Gaspard Marsy entre 1675 et 1677. Le sujet en est emprunté à l’histoire de la chute des Titans, ensevelis sous les rochers de l’Olympe par les dieux qu’ils avaient voulu détrôner. Le sculpteur a représenté le géant Encelade à demi englouti sous un amoncèlement rocheux, luttant contre la mort et dont la souffrance se traduit par le puissant jet qui s’échappe de sa bouche, comme un cri. Le dessin du bosquet, dont le pourtour est scandé par des pavillons de treillage reliés par des berceaux, a été totalement modifié en 1706 par Jules Hardouin-Mansart qui transforme cet espace fermé en carrefour ouvert en supprimant les treillages, les petits bassins et la dénivellation d’origine. Un programme de restauration mené de 1992 à 1998 a permis de restituer à ce bosquet son aspect d’origine.

Pendant toute sa vie, le roi Soleil fut marqué par la Fronde.  La fontaine de l’Encelade présente donc un message politique. En effet, elle rappelait ce qui arrivait à ceux qui osaient s’opposer à lui.

Encelade enterré dans la mer, portant la Sicile et l'Etna son ventre, par Cornelis Bloemaert et Theodor Matham , 1635-1638, British Museum

Encelade enterré dans la mer, portant la Sicile et l'Etna son ventre, par Cornelis Bloemaert et Theodor Matham , 1635-1638, British Museum

«Les Géants attaquèrent le ciel, Jupiter les foudroya ;
Typhon, et Encelade étaient les plus considérables.
Devant les dieux ces géants pervertis
De leur malheur n’étant pas avertis,
Au firmament présentent l’escalade,
Là Typhon monte, ici grimpe Encelade,
Jupiter prend des foudres assortis.
Ces vastes corps les ont bien ressentis,
Jusqu’au dernier tous sont anéantis,
On leur fait faire une rude cascade.
Devant les dieux.
Leurs monts sur eux se sont appesantis,
Un peu trop tard ils s’étaient repentis
D’une si brusque, et si haute incartade.
Contre le ciel frivole est la bravade,
Et n’en déplaise aux grands, ils sont petits.
Devant les dieux. »

Isaac de Benserade (1612-1691)

Alors qu'il s'est retiré de la Cour et qu'il vient d'être élu à l'Académie française, Louis XIV lui demande de mettre en rondeaux Les Métamorphoses d'Ovide. Le poète tient la gageure, esquissant plus d'ailleurs des croquis en marge de l'œuvre qu'il n'en donne une véritable traduction (1676), mais le livre est un échec dont on le plaisante cruellement et qu'il essaie de faire oublier en adaptant en quatrains les fables d'Ésope. Son temps désormais est passé ; il n'en aura pas moins joui longtemps non seulement d'une grande réputation auprès de la Cour, mais aussi de la considération des meilleurs esprits du siècle.

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