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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Μαρία Παπαγεωργίου - Ψυχή - Maria Papageorgiou - Âme

Maria Papageorgiou

Maria Papageorgiou

Le 21 septembre 2018, Zak Kostopoulos a été brutalement assassiné en plein jour au centre d’Athènes. Il était âgé de 33 ans.

Chaque jour et chaque nuit, il est dans mes pensées, et la prise de conscience de sa mort me frappe comme une gifle, faisant marteler mon cœur sous l’effet des émotions qui l’envahissent.

Je me demande comment il serait aujourd’hui, mais surtout ce qu’il ferait. Dans l’obscurité dans laquelle nous vivons ces dernières années, face à cette insupportable sous-estimation de notre intelligence et au manque total d’humanisme et de compassion de la part de ceux qui sont censés défendre la valeur de la vie humaine et le droit à une existence libre et digne, Zak serait là, dans toutes les luttes, les manifestations, les protestations. Ses pieds infatigables l’auraient mené là où il devait être, sa voix aurait retenti haut et fort, et sa main n’aurait cessé un seul jour d’écrire et de dénoncer chaque acte de violence et d’indifférence, chaque parole raciste ou sexiste, chaque commentaire venimeux et misanthrope.

Nous n’oublions aucun mort injustement perdu, tout comme nous n’oublions aucun bourreau, aucun complice, aucun misanthrope qui se berce de l’illusion que le pouvoir, l’argent ou son statut social lui rachèteront sa dignité perdue, l’exonéreront de ses responsabilités ou laveront ses mains ensanglantées.

 

Emilie Kostopoulou - la mère de Zak

 

Τα βράδια ντύνεται η ψυχή μου κορίτσι, στολίζεται
Βγαίνει στους δρόμους, τραγουδάει, χορεύει, ψωνίζεται
Περνάει μια βόλτα από το κέντρο και πάει στα προάστια
Φοράει τα ρούχα της μαμάς κι ας της είναι τεράστια

Μιλάει σε αγνώστους και φλερτάρει με τύπους και τύπισσες
Θυμάται ακόμα που την έφτυσες και που τη χτύπησες
Πίνει ποτά από τα τραπέζια εκείνων που φεύγουνε
Μπαίνει σε άσχετες παρέες μα την αποφεύγουνε

Μονάχα απαίσιοι, γλοιώδεις, την παίρνουν στα γόνατα
Την πασπατεύουν, τη σαλιώνουν, της κάνουν δαγκώματα
Αυτή σιχαίνεται, ουρλιάζει και πέφτει στο πάτωμα
Γύρω γελάν και τη χλευάζουν ηλίθια άτομα

Και καταλήγει μες στον δρόμο ιδρωμένη απ’ τη μάχη της
Να μην την παίρνουν τα ταξί και να κλαίει μονάχη της
Πασαλειμμένη με κραγιόνια, με ρουζ και με μάσκαρες
Να τη ρωτάν περαστικοί «Βρε ψυχή μου πού τράκαρες;»

Και να τη βρίσκει η ανατολή σ’ ένα πάρκο να κείτεται
Από φωτιές από σεισμούς και πολέμους να πλήττεται
Να αιμορραγεί και να ζητάει να γυρίσει στο σπίτι της
Σε κάποιο σπίτι, μιας πόλης, νεκρής ακατοίκητης

 

Ηχοληψία, Μίξη | Δημήτρης Δημητριάδης
Φωτογραφία, Σκηνοθεσία | Άκης Χρήστου
Μαρία Παπαγεωργίου | guitar looping, bass overdubbed

Στίχοι | Μουσική: Σπύρος Γραμμένος
από το δίσκο "Δισκός σας" (2021)

 

La nuit, mon âme s’habille en fille, elle se pare,
Elle sort dans les rues, chante, danse, flâne.
Elle passe par le centre, puis va en banlieue,
Elle met les vêtements de sa mère, même s’ils sont bien trop grands.

Elle parle aux inconnus et flirte avec des hommes et des femmes,
Elle se souvient encore de tes crachats et de tes coups.
Elle boit les verres laissés sur les tables par ceux qui partent,
Elle s’invite dans des groupes au hasard, mais on l’évite.

Seuls les immondes, les visqueux, la prennent sur leurs genoux,
Ils la tripotent, la bavent, la mordent.
Elle, écœurée, hurle et s’effondre au sol,
Tandis que des idiots rient et la raillent.

Et elle finit dans la rue, en sueur après le combat,
Les taxis refusent de la prendre et elle pleure, seule.
Barbouillée de rouge à lèvres, de blush et de mascara,
Les passants lui demandent : « Eh, mon âme, contre quoi t’es-tu écrasée ? »

Et l’aube la retrouve allongée dans un parc,
Blessée par les feux, les séismes et les guerres,
Saignant et suppliant de rentrer chez elle,
Dans une maison, d’une ville, morte et inhabitée.

 

Extrait de l’album "Votre Disque" (2021)

 

(Essai de traduction - Soyez indulgents !)

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