Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
15 Février 2021
Aujourd'hui pas de chant grec, mais quelques chansons russes... En me baladant sur "les internets", j'ai retrouvé paroles et musiques de chansons que mon vieux "lecteur de russe" nous apprenait.... que de souvenirs....
Une première chanson de B. Okoudjava :
Né en 1924. Neveu du trotskyste géorgien Micha Okoudjava, fusillé en 1937 au procès à huis clos des nationalistes géorgiens. Sa mère a passé près de vingt ans en camp de concentration. Engagé volontaire en 1942, il fit la guerre comme deuxième classe dans l'infanterie, fut blessé, fit ses études après la guerre à l'Université de Tbilissi, puis travailla comme instituteur dans un petit village de la région de Kalouga. Il accompagne ses poèmes à la guitare et de multiples enregistrements de ses œuvres sur bandes magnétiques circulent à travers l'U.R.S.S....
J'ai choisi cette chanson, que nous avons tellement chantée, les fenêtres ouvertes sur la cour désertée...Ces cours se déroulaient en dehors du parcours scolaire, donc dans un lycée vidé de ses élèves...Moi qui chante faux, je ne gênais personne.
Песенка об Арбате
Ты течёшь, как река. Странное название!
И прозрачен асфальт, как в реке вода.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моё призвание,
Ты - и радость моя, и моя беда.
Пешеходы твои - люди не великие,
Каблуками стучат - по делам спешат.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моя религия,
Мостовые твои подо мной лежат.
От любови твоей вовсе не излечишься,
Сорок тысяч других мостовых любя,
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моё отечество,
Никогда до конца не пройти тебя!
C'était l'époque des vinyles....avec l'aiguille qui grattait un peu...Une traduction trouvée sur ce site pour en comprendre le sens :
Quant à Vissotsky, je l'ai découvert plus tard... Cette après-mdi j'ai trouvé un site qui doit répertorier l'ensemble de ses chansons....
"Poète, comédien, chanteur et compositeur russe, Vladimir Vyssotki a tourné dans une trentaine de films et écrit près de 800 chansons en URSS. Malgré une œuvre sans cesse censurée par le régime soviétique, son histoire est celle d’une voix, celle d’un peuple qui n’a jamais cessé de l’aimer." Pour en savoir plus c'est ici
Et là c'est un autre souvenir qui remonte : quand dans les années 90, à Moscou, nous avions trouvé une compilation d'une dizaine de ses disques et que des soviétiques s'étaient approchés pour voir ce que des occidentaux pouvaient bien acheter...
Ленинградская блокада
Я вырос в ленинградскую блокаду,
Но я тогда не пил и не гулял.
Я видел, как горят огнем Бадаевские склады,
В очередях за хлебушком стоял.
Граждане смелые!
А что ж тогда вы делали,
Когда наш город счет не вел смертям? -
Вы ели хлеб с икоркою,
А я считал махоркою
Окурок с-под платформы черт-те с чем напополам.
От стужи даже птицы не летали,
И вору было нечего украсть,
Родителей моих в ту зиму ангелы прибрали,
А я боялся - только б не упасть.
Было здесь до́ фига
Голодных и дистрофиков -
Все голодали, даже прокурор.
А вы в эвакуации
Читали информации
И слушали по радио «От Совинформбюро».
Блокада затянулась, даже слишком,
Но наш народ врагов своих разбил, -
И можно жить, как у Христа за пазухой, под мышкой,
Да только вот мешает бригадмил.
Я скажу вам ласково:
«Граждане с повязками!
В душу ко мне лапами не лезь!
Про жизнь вашу личную
И непатриотичную
Знают уже органы и ВЦСПС».
Le blocus de Leningrad
T’ai grandi pendant le siège de Léningrad,
Te ne buvais pas, je riais encore moins
Te regardais brûler les docks Badaiev dans la rade,
Je faisais la queue pour un morceau de pain.
Courageux citoyens!
Mais que fabriquiez-vous alors,
Alors qu’ici, la ville ne comptait plus ses morts?
On mangeait du pain de platras.
Moi, je prenais pour du tabac
Les mégots mêlés à Dieu sait quoi sur les quais, près du port.
De froid, les oiseaux, ne s’envolaient plus.
Les voleurs n’avaient plus rien à se faire.
L’hiver, pour prendre mes parents, des anges sont venus.
Et moi, j’avais peur de tomber à terre.
Que d’affamés, folie,
de gens souffrant de dystrophie,
Tout le monde mourait de faim, même le procureur.
Vous, ceux de l’évacuation,
Vous lisiez les informations,
Ecoutiez à la radio «l’agence centrale d’info».
Le blocus a duré, a duré trop.
Finalement le peuple a chassé ses ennemis.
Sous l’aile du Christ, tranquillement, on aurait pu vivre tous en repos,
Mais la police ne nous l’a pas permis.
Je vous le dirai sans fard,
vous qui portez des brassards!
N’essaie pas de sonder le fond de mon cœur!
Ta vie privée, la véridique,
Et celle pas très patriotique,
Les R.G. et les autres les connaissent déjà par coeur.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003
Утренняя гимнастика
Вдох глубокий, руки шире,
не спешите, три-четыре!
Бодрость духа, грация и пластика.
Общеукрепляющая,
утром отрезвляющая
(если жив пока еще)
гимнастика!
Если вы в своей квартире,
лягте на пол, три-четыре!
Выполняйте правильно движения.
Прочь влияния извне,
привыкайте к новизне,
вдох глубокий до изне–
можения.
Очень вырос в целом мире
гриппа вирус, три-четыре!
Ширится, растет заболевание.
Если хилый - сразу в гроб;
сохранить здоровье чтоб,
применяйте, люди, об–
тирание.
Если вы уже устали -
сели-встали, сели-встали.
Не страшны вам Арктика с Антарктикой!
Главный академик Йоффе
доказал: коньяк и кофе
вам заменит спортом профи–
лактика.
Разговаривать не надо, -
приседайте до упада,
да не будьте мрачными и хмурыми!
Если очень вам неймётся,
обтирайтесь чем придётся, -
водными займитесь проце–
дурами.
Не страшны дурные вести:
мы в ответ бежим на месте, -
в выигрыше даже начинающий!
Красота: среди бегущих
первых нет и отстающих,
бег на месте - обще–
примиряющий!
© Владимир Высоцкий. Текст, музыка, 1968
© Владимир Высоцкий. Исполнение, 1968 [1:25]
Gymnastique du matin
Inspirez profondément. Écartez les bras.
Prenez votre temps, trois-quatre!
Vivacité d’esprit, grâce et plastique.
Dès le matin, elle renforce,
Elle dégrise,
Si tu es encore vivant,
Gymnastique!
Si vous êtes dans votre chambre,
Allongez-vous par terre, trois-quatre!
Effectuez les mouvements correctement?
Oust, les influences extérieures :
Habituez-vous à la nouveauté!
Inspirez profondément jusqu’à
L’épuisement.
Le virus de la grippe s’est largement
Répandu dans le monde, trois-quatre!
La malade grandit, se répand.
Les chétifs vont droit dans la tombe!
Pour rester en bonne santé,
Appliquez de la
Friction.
Si vous êtes déjà fatigués,
Assis, debout, assis, debout.
Vous ne craignez ni l’Arctique, ni l’Antarctique.
Le grand académicien Ioffé
L’a prouvé: remplacez le cognac et le café
Par le sport et la
Prophylaxie.
Inutile de discuter.
Accroupissez-vous jusqu’à n’en plus pouvoir,
Et ne soyez pas morose et renfrogné!
Si vous n’en pouvez plus d’attendre:
Partez, quoi qu’il arrive,
Effectuez les procédures
Aqueuses!
Vous ne craignez pas les mauvaises nouvelle:
Nous y répondant en courant sur place.
Même le débutant est en gain.
La beauté, il n’y en a
Ni chez ceux qui s’enfuient, ni chez ceux qui restent!
Courir sur place est
Apaisant.
© Elisabeth ?. Traduction, 2014
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane