Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
26 Juillet 2021
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Primavera y muchacha
En su tallo de calor se balancea
La estación indecisa
Abajo
Un gran deseo de viaje remueve
Las entrañas heladas del lago
Cacerías de reflejos allá arriba
La ribera ofrece guantes de musgo a tu blancura
La luz bebe luz en tu boca
Tu cuerpo se abre como una mirada
Como una flor al sol de una mirada
Te abres
Belleza sin apoyo
Basta un parpadeo
Todo se precipita en un ojo sin fondo
Basta un parpadeo
Todo reaparece en el mismo ojo
Brilla el mundo
Tú resplandeces al filo del agua y de la luz
Eres la Hermosa máscara del día
Libertad bajo palabra
Fondo de Cultura Económica,Mexico, 1960
La fille et le printemps
Sur sa tige de chaleur se balance
La saison indécise
Là-bas
Un grand désir de voyage agite
Les entrailles glacées du lac
Des reflets chassent là-haut
La rive offre des gants de mousse à ta blancheur
La lumière boit la lumière dans ta bouche
Mon corps s’ouvre comme un regard
Comme une fleur au soleil d’un regard
Tu t’ouvres
Beauté sans appui
Un clignement
Tout se précipite dans un œil sans fond
Un clignement
Tout reparait dans le même œil
Le monde brille
Tu resplendis à la limite de l’eau et de la lumière
Tu es le beau masque du jour.
Traduit de l’espagnol par Jean-Clémence Lambert
in, Octavio Paz : « Liberté sur parole »
Editions Gallimard, 1966
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane