Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Il primo omicidio - Alessandro Scarlatti

Cain et Abel - Chagall

Cain et Abel - Chagall

Avec son oratorio Caïn ou le Premier Homicide, créé en 1707, Alessandro Scarlatti évoque la première famille : Adam et Eve, et leurs deux fils, Caïn le laboureur, et Abel l’éleveur.

Ce qui leur arrive est placé sous le sceau de la “première fois”. Ici, nul modèle pour les guider dans leurs actes, nul passé pour tempérer leurs sentiments.

Caïn ou le premier homicide expose l’irréparable, ce sur quoi le réel ne peut revenir : cette cruauté dernière de tuer son frère sous l’emprise de l’envie. Ci-gît un corps mort pour toujours, le premier cadavre de l’histoire.

Il primo omicidio d’Alessandro Scarlatti : 

Attardons-nous d’abord sur l’ouvrage, une révélation pour l'audience, au même titre que la brillante interprétation qui en a été faite. Lorsqu’en janvier 1707, Alessandro Scarlatti crée son oratorio à six voix sans chœur, il a momentanément délaissé Rome, capitale de la musique sacrée, pour une courte échappée vénitienne. Dans cette œuvre dont la vocalisation est édifiante – elle raconte le premier meurtre de l’humanité –, le rôle de Caïn est le plus important. Ce personnage est à la fois dedans et dehors : il exprime ses propres sentiments – ceux d’un meurtrier – mais possède sporadiquement une quasi-fonction de narrateur, lorsqu’il commente avec distance ses propres actes.
La forme musicale de l'ouvrage est simple, composée d'une exacte alternance de récitatifs et d’arie ou de duos, parfois interrompue par des sinfonie descriptives. L’expression musicale offre un étonnant alliage d’aspects naïfs et d’éléments savants construits et architecturés. Dans cet oratorio, le compositeur ne dissimule nullement son métier de créateur d’opéras. Il n’élude aucun dramatisme, mais le traite avec des moyens purement musicaux, même dans les sinfonie purement descriptives, sans solliciter aucun effet extérieur. Plus de 300 ans plus tard, comment ne pas être frappé par la puissance de sa musique, portée haut par les voix ? À ses chanteurs, il offre des occasions non pas de briller superficiellement, mais de mobiliser leurs meilleurs atouts techniques et expressifs. Pour un compositeur, si bien connaître la voix et le fonctionnement intime – organique et mental – du chanteur est digne d'éloges.

La suite est à lire ici

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
une-vie-de-setter

Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane

Commenter cet article