Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
2 Août 2021
Quinze ans après les faits, "Burn-out", harcèlement au travail, sont des sujets qui demeurent douloureux pour moi. J'évite donc soigneusement d'y être à nouveau confrontée, ne serait-ce qu'au détour d'une fiction.
Mais parfois le hasard vous joue des tours....J'ai une très grosse PAL sur ma tablette. J'avais envie d'évasion et de lecture facile alors je me suis laissée attirer par le titre "Face à la mer" de F. Bourdin. Bizarrement, je n'ai pas refermé le livre quand je me suis aperçue que le thème traité était "le burn-out". Les réactions de l'entourage de Mathieu, libraire au Havre, m'ont frappée par la justesse de l'observation : incompréhension et inadaptation à la situation.
Les romans de F. Bourdin, se lisent facilement. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Je regrette seulement l'invraisemblance de la "guérison miracle" de Mathieu ; comme le savent toutes celles et ceux qui son passés "par là. Mais attend-on de la vraisemblance d'un roman ? L'évasion était tout de même au rendez-vous avec les descriptions du Havre (Sainte-Adresse) que je rêve de visiter un jour...pour le MUMA, et l'architecture de Perret bien sûr et pour vérifier si l'ambiance y est plus douce que dans le film de Belvaux ,38 témoins.
D. Foenkinos est un auteur que je lis régulièrement. Même ses tics d'écritures (ses nombreuses notes de bas de page) m'amusent. Le titre ne me laissait pas prévoir qu'il s'agirait à nouveau d'un roman évoquant le "burn-out" à travers l'un de ses symptômes : le mal de dos, prétexte pour raconter la lente dégringolade d’un homme. Celui-ci voit partir sa vie en quenouille (divorce, licenciement etc.), avant de faire le ménage (c'est jubilatoire) et de remonter la pente.
Mon avis : Une analyse approfondie du mal-être au travail (et dans la vie) et quelques pistes pour en sortir, rebondir et "renaître"...Une lecture optimiste qui vous distrait et vous rebooste...
Après ces deux livres "légers" j'étais prête à affronter la noirceur des "Heures souterraines" de Delphine de Vigan, roman qui décrit le dérèglement du fonctionnement de l'entreprise (et de la ville) se transformant en machine à broyer l'humain sous l'œil apeuré, indifférent ou incompréhensif de l'entourage professionnel, familial et amical.
Le roman décrit une véritable descente aux enfers et sa lecture peut s'avérer difficile, voire impossible pour les personnes ayant vécu une situation similaire. Roman noir, très noir mais si vrai. A lire avant de sombrer, comme un avertissement nécessaire pour sauver sa peau. Un roman salutaire.
Trois romans complètement différents pour traiter de la souffrance au travail. Je les ai enchaînés dans le bon ordre : du plus léger à l'uppercut.. Le personnage de Mathilde restera longtemps dans ma mémoire. Je vous laisse lire cette critique qui retranscrit fidèlement mon ressenti à la lecture des "Heures souterraines".
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane