Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
11 Août 2021
Le petit bourg de Locmélar abrite un très joli petit enclos. L'ensemble est incomplet : l'ossuaire a été détruit au début du siècle dernier, mais sa beauté simple et intime ne peut que séduire le passant.
La vue d’ensemble, depuis la place, ne trompe pas : tout ici paraît exactement proportionné au lieu, depuis la flèche du clocher jusqu’à la sacristie-miniature dont la toiture en carène reprend le modèle de Sizun.
Le calvaire (v. 1600) se détache sur le fond de la vallée. Les deux traverses portent le Christ, les larrons, les cavaliers, quatre statues géminées, une Pietà et le jeune prince Mélar. Son sculpteur réalisera ensuite le grand calvaire de Plougastel-Daoulas. Aujourd'hui on peut le contempler dans toute sa splendeur, sa restauration récente l'ayant débarrassé des mousses et lichens.
A côté du calvaire s'ouvre le porche Renaissance : colonnes baguées et fronton, apôtres et dais, voûte d’ogives et restes d’ocres jaunes et rouges, banquettes de pierre pour les notables…, tout y est, à la mesure du lieu (1664).
A l'intérieur, le chœur est habillé de trois retables sous une voute bleue tapissée d'angelots joufflus.
Le retable du maître-autel (vers 1675) célèbre l’Eucharistie ; mais aussi la vie et le martyre de saint Mélar, car la paroisse vient d’obtenir des reliques de l’enfant aux prothèses d’argent.
La cuve en kersantite porte l’inscription ANNO DOMINI 1612 S.MELAR. Le baldaquin hexagonal doré et polychrome est soutenu par six colonnes en faux marbre à chapiteaux corinthiens. Le ciel représente le baptême de Jésus par Jean Baptiste dans le Jourdain, traité en bas-relief polychrome. Saint Michel terrasse le dragon.
La chaire date du XVIIe siècle. Sa polychromie restaurée a été rétablie en 2004. En bas-relief sur les quatre faces de la cuve, on peut reconnaître les quatre Evangélistes. L’abat-son où apparaît la colombe du Saint Esprit est soutenu par Moïse représentant l’Ancien Testament et un jeune homme imberbe représentant le Nouveau Testament.
J'étais venue à Saint Melar pour suivre une visite commentée par un guide de la Sprev, mais je ne l'ai pas trouvé...heureusement l'église et son enclos étaient accessibles.
Au retour, j'ai donc puisé largement dans les documents proposés par le Centre d'interprétation des Enclos pour pouvoir rédiger les commentaires illustrant mes photos.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane