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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Concerto de violon - E. Elgar

Quelques notes de musique anglaise aujourd'hui...

Dorothy King - The student

Dorothy King - The student


Le concerto pour violon d’Elgar connut, ainsi que beaucoup de ses œuvres les plus importantes, une longue période de gestation. Ses esquisses datent de 1907 — trois ans avant sa première au Queen’s Hall de Londres pendant l’automne de 1910. Le soliste était Fritz Kreisler, à qui le concerto fut dédié, et il remporta un grand succès. Il joua souvent l’œuvre par la suite, mais il ne l’enregistra jamais. Le concerto était nominalement dédié à Kreisler, mais la partition portait une inscription de Gil Blas : Aquí está encerrada el alma de . . . qu’Elgar traduisit lui-même dans une lettre à un ami
(Nicholas Kilburn): Here. . is enshrined. . the soul of. . .? (Ici est enchassée l’âme de . . . ?). Inutile de parler des
conjectures qu’ont pu causer ces mots mystérieux si typiques du compositeur qui goûtait particulièrement les énigmes et les devinettes. Il est impossible ici de nous étendre sur la discussion mais on ne peut guère douter que la solution soutenue par des détails biographiques et présentée avec tant de conviction par Michael Kennedy dans son Portrait of Elgar soit la bonne: l’âme était celle d’ Alice Stuart- Wortly, une amie faisant partie du cercle intime d’Elgar, à qui il parla de l’oeuvre comme de “notre concerto”. Le concerto pour violon est certainement une des oeuvres les plus profondément émotives d’Elgar; l’âme dépeinte est sûrement en partie la sienne. L’oeuvre demande un engagement ardent et continu chez le soliste qui souvent domine toute la texture, qui parfois communie avec un ravissement intérieur et qui toujours déploie une ligne mélodique intensément discutée s’infiltrant même dans l’unique cadenza au troisième mouvement. Il y a certes de la bravoure mais elle est toujours contrôlée par les nécessités structurelles du concerto. Elgar découvre tous les aspects de la technique du violon mais une bonne exécution donne une impression d’unité totale entre le soliste et l’orchestre qui prennent tous deux part à des explorations les plus insistantes et les plus poétiques de toute la musique concertante....


© Geoffrey Crankshaw

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