Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
14 Avril 2022
Musique encore et toujours pour oublier les bruits de la guerre....
Laissons France Musique nous présenter ce concerto n° 2 de Prokofiev
Déjà remarqué pour ses talents de virtuose au clavier, Prokofiev, après avoir signé un premier concerto et sa symphonie dite « classique », ébauche fin 1912 un second concerto alors qu’il reste encore étudiant au conservatoire de Saint Pétersbourg, choisissant de revenir à la forme en 4 mouvements tout en cherchant à effacer les griefs qui avaient marqué le premier. « les reproches faits à mon premier concerto, écrit-il, dont le brio n’aurait eu d’autre but que de jeter de la poudre aux yeux et aurait présenté certaines tendances acrobatiques m’ont incité à aller chercher dans le second une plus grande profondeur ». Ce qui n’empêche pas l’auteur de la « suggestion diabolique » d’écrire l’une des cadences les plus exigeantes techniquement, et un scherzo dans lequel le soliste joue un flot ininterrompu de double-croches. L’œuvre est dédiée à Maximilian Schmidhoff, un jeune confrère dont Prokofiev avait fait la connaissance en 1909 quelques mois avant la mort de son père. Mais au printemps 1913, alors qu’il est en train d’achever la partition, Prokofiev reçoit ce mot de son ami, « Cher Serioja, je t’écris pour te faire part des dernières nouvelles- je me suis tiré une balle. N’en sois pas trop effaré mais prends le avec indifférence car cela ne mérite rien de plus. Adieu ». Lors de la création en août 1913 même les défenseurs de la nouvelle musique à Saint Pétersbourg eurent, je cite, glacés d’effroi les cheveux dressés sur la tête.
La partition disparaîtra dans la tourmente de la révolution et ce n’est que 10 ans plus tard à Paris que Prokofiev en reconstitue l’orchestration à partir de la partie soliste qu’il avait conservé.
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane