Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Souvenirs illustrés de petits moments, musiques, lectures, expositions, balades....qui font le sel de la vie !

L'invitation au Voyage - Charles Baudelaire - H. Duparc

Edvard Munch - Le vampire

Edvard Munch - Le vampire

Je vous propose aujourd'hui de poursuivre notre exploration de la mélodie française...avec Baudelaire,  Duparc et Ferré...

Pour chercher une illustration à ce post, j'ai voulu connaître quelques clés de ce poème :

Dans la première partie des Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, L’Invitation au voyage se trouve encore du côté de l’idéal. Mais c’est aussi un poème en prose du Spleen de Paris, ou Baudelaire révèle le pays dont il parle : la Hollande.
Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu’on pourrait appeler l’Orient de l’Occident, la Chine de l’Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s’y est donné carrière, tant elle l’a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations.
Baudelaire, Le Spleen de Paris, “Invitation au Voyage”, 1869.

C’est le pays où il aurait rêvé d’aller avec son amante. Marie Daubrun, la femme aux yeux verts du poème “Le Poison” est une actrice que Baudelaire rencontre vers 1847, et qui est certainement la destinataire de l’invitation.

Mais Marie Daubrun part avec un autre poète, Théodore de Banville, et Baudelaire n’ira jamais en Hollande. L’image qu’il s’en fait est purement imaginaire, à travers les on-dit et les toiles des artistes flamands. Ce pays restera pour lui un idéal lointain, préservé comme un lieu inatteignable.

Sources : Mediaclasse

L’Invitation au Voyage

Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
– Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)

Version "classique" de H. Duparc, version moderne proposée par Michel Mansour...

Ou version nostalgique de Ferré. Quelle est votre version préférée ?

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
une-vie-de-setter

Souvenirs illustrés de petits moments, balades, lectures, expositions.....
Voir le profil de une-vie-de-setter sur le portail Overblog

Commenter cet article