Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
13 Septembre 2022
Quelques nouvelles de mon Tsundoku ? En ce début d'automne, ma pile à lire continue de descendre doucement et sûrement !
Donc, de belles lectures avec "Mon acrobate" de Cécile Pivot :
« Je ne pensais qu'à toi, au moment où il me faudrait te l'annoncer. Pour ne pas hurler, pour ne pas me taper la tête contre les murs, il fallait que je me concentre sur toi. Je pouvais faire comme si je ne savais pas que tu étais là. T'accorder quelques minutes de sursis tant que tu serais hors de ma vue. Maîtriser le temps, ton temps, et laisser l'innommable en suspens. C'était une sensation à la fois épouvantable et monstrueuse : tu continuais de vivre comme si de rien n'était, tandis que j'avais basculé en enfer. Tu étais ignorante et heureuse."
Un livre pudique et sincère sur la plus grande douleur que l'on puisse vivre : la perte d'un enfant, sur les chemins compliqués du deuil, sur la reconstruction...
Plus de légèreté ensuite avec le dernier Amélie Nothomb : "le livre des soeurs" : un vibrant hommage à la sororité, à sa soeur aînée Juliette, sans qui, prétend-elle, elle aurait mal tournée.
"Entre Tristane et Laetitia se produisit l'amour au sens absolu, l'amour hors catégorie, un phénomène d'autant plus puissant que non répertorié. À la fois tout l'amour et toute la liberté, il échappait à l'altération des classifications. (...) En même temps que leur amour apparut un hiatus: Laetitia n'aurait jamais l'angoisse de ne pas être aimée, Tristane la conserverait éternellement.»
Un 31e opus très réussi !
Enfin, après "Avec toutes mes sympathies", que j'avais beaucoup aimé, le deuxième livre d'Olivia de Lamberterie : "Comment font les gens ?"
Anna, la narratrice de ce roman est éditrice sous les ordres d’une dictatrice, se débrouille comme elle peut avec la vie, c’est-à-dire plutôt mal. Elle résiste. Elle endigue. Elle encaisse. Elle se souvient, surtout.
Coincée entre une mère féministe mais atteinte d’une forme de joyeuse démence, trois filles à l'adolescence woke, un mari au sourire fuyant et un cordon sanitaire d’amies, Anna pourrait crier, comme on joue, comme on pleure, « Arrêtez tout ! », mais ça ne marche qu’au cinéma. Comment font les gens ?
Mon avis : Très agréable à lire, une réflexion légère sur la condition féminine actuelle, sur la charge mentale, mais pas que. Un roman émouvant, ou plus exactement une réflexion profonde sur un ton léger !
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