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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Turva hora onde (Rio de nuvens. VIII) - Natalia Correia par Cristina Branco

Amélie Beaury Saurel - Dans le bleu

Amélie Beaury Saurel - Dans le bleu

Natalia Correia est née le 13 septembre 1923 sur l'île de São Miguel, dans l'archipel des Açores. La jeune femme poursuit ses études secondaires à Lisbonne, puis collabore comme journaliste dans différentes revues.
Profondément inspirée par son île natale, mais aussi par le surréalisme et le mysticisme, l'oeuvre de Natalia Correia est toute entière construite autour de symboles et d'images. Auteur éclectique, Natalia Correia a écrit dans des registres aussi divers que la poésie, la fiction ou le théâtre. Militante au sein du Parti Social Démocrate Portugais, l'écrivain s'est très vite engagé dans la lutte contre le fascisme de son pays. Plusieurs de ses livres ont été saisis par la censure, et l'auteur condamné à des peines de prison avec sursis pour avoir abusé de la liberté de la presse. Ses ouvrages ont cependant été récompensés à plusieurs reprises. Personnalité forte et vigoureuse, Natalia Correia s'est également illustrée politiquement comme défenseur de la Culture et du Patrimoine. Elle est toujours prête à prendre parti pour les Droits de l'Homme et de la femme. Elle meurt à Lisbonne le 16 mars 1993.

Turva hora onde
Principia a noite
E o dia se esconde.

Hora de abandonos
Em que a gente esquece
Aquilo que somos
E o tempo adormece.

Nevoenta hora,
Hora de ninguém
Em que a gente chora
Não sabe* por quem.

E tudo se esconde
Nessa hora onde
Por estranha magia
Brilha o sol de noite
E o luar de dia.

Natália Correia (1923-1993). Turva hora onde (Rio de nuvens. VIII), extrait de : Rio de nuvens (1947).
*Chanté : « Não sei por quem »

Sources : le blog "je pleure sans raison"

Cristina Branco est une chanteuse portugaise de 32 ans considérée comme “l’héritière“ naturelle d'Amalia Rodrigues, une des grandes voix féminines du fado. Dotée d’un tempérament “fadiste“, capable d’exaltation dans la douleur et dans la fête, la jeune artiste a mis en pratique tous les arcanes du genre – le noir, l’introversion, le manque, l'expression de la souffrance– incarnant la « saudade ». Touchée par la grâce depuis ses débuts tardifs, Cristina Branco est considérée comme une star dans son pays d’origine.

Heure trouble où
Commence la nuit
Et se dérobe le jour.

Heure d’abandons
Où l’on oublie
Ce que l’on est
Et où le temps s’endort.

Heure nébuleuse,
Heure de personne,
Heure où l’on pleure
Sans savoir* pour qui.

Et tout se dérobe
En cette heure où
Par une étrange magie
Brille le soleil la nuit
Et la lune le jour.

Natália Correia (1923-1993). Heure trouble où… (Fleuve de nuages. VIII), trad. par L. & L. de Turva hora onde (Rio de nuvens. VIII), extrait de : Rio de nuvens (1947).
*Chanté : « Não sei por quem » (« Je ne sais pour qui »).

 

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