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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

Tu non verrai - Pierro Manni

Tu non verrai - Pierro Manni

Tu non verrai

Come gli alberi passati dal vento
stormiscono ; con la stessa distratta
ineluttabile naturalezza
sento i miei vecchi in triste coro piangere
monotononi lamenti.
Da viluppo, da grigio parassita
a strappi, lungo sapienti tragitti,
la sofferenza ha guadagnato gli occhi
s’è fatta sguardo e voce
s’è resa anima, ha vinto impetuosa.
Tu non verrai ma potresti venire
ad ascoltare la nota luttuosa
nell’ospizio dove i vecchi lamentano
di non essere ormai ciò che furono
di essere ancora ciò che essi saranno
finché saranno.

I declivi che hanno sceso i miei vecchi
sono scoscesi e pervi
e rotolarli è quasi
addormentare i nervi
in un tragitto senza scosse.
I sentieri si fermano
innanzi all’incubo e ve li adagiano.
Per il mio cuore è quasi insopportabile
accorgersi che l’incubo è abitabile.

Quando come il vento cade la vita
da quelle genti grondanti stanchezza
ti par di vedere nei corpi liberi
dalla feroce brama
di vivere
il sollievo di non essere più assediati,
un po’ come gli arbusti
che alzano lievi la testa
quando ormai romba altrove
la devastante, la lunga tempesta.
Tu non verrai ma potresti venire
a vedere con quale infesta
lentezza si può morire.

 

Extraits de "Ospiti - Pierro Manni, Lecce, 2000

 

Tu ne viendras pas

Comme les arbres balayés par le vent
bruissent ; avec le même naturel
inéluctablement distrait
j’entends mes vieux en chœur triste pleurer
de monotones plaintes.
Par enchevêtrement, par saccades
de parasite gris, par de savants trajets,
la souffrance a gagné leurs yeux
s’est faite regard et voix
s’est faite âme, a vaincu, impétueuse.

Tu ne viendras pas mais tu pourrais venir
écouter la note endeuillée
à l’hospice, là où les vieux se plaignent
de ne plus être désormais ce qu’ils furent
d’être encore ce qu’ils seront
tant qu’ils seront.

Les pentes que mes vieux ont descendues
sont abruptes et praticables
et les descendre en roulant signifie presque
endormir les nerfs
dans un trajet sans secousses.
Les sentiers s’arrêtent
face au cauchemar et là ils les déposent.
Pour mon cœur il est presque insupportable
de comprendre que le cauchemar s’habite.

Quand tombe comme le vent la vie
de ces gens suintant la fatigue
on croirait voir dans ces corps libérés
du désir féroce
de vivre
le soulagement de ne plus être assiégé,
un peu comme les arbustes
qui, légers, dressent leur tête,
quand désormais gronde au loin
la longue tempête qui dévaste.
Tu ne viendras pas mais tu pourrais venir
voir avec quelle funeste
lenteur on peut mourir.

 

Traduction : Philippe Di Méo

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