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Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.

LEX - Airmax

LEX, Alexis Lanaras de son vrai nom, a 37 ans. Il a commencé sa carrière solo en 2014 et s’affirme aujourd’hui comme “le meilleur ou du moins le plus important rappeur que nous ayons en ce moment”, écrit I Kathimerini. Le quotidien athénien détaille : “Les fans de LEX sont des jeunes de 25 à 30 ans, des personnes qui, durant toute leur vie d’adulte, n’ont connu qu’une crise multiforme (économique, sociale, des valeurs). Les paroles de LEX leur vont droit au cœur.”

Les jeunes Grecs sont les plus touchés en Europe par le chômage, dont le taux avoisine les 35 % dans cette population. Une situation qui s’éternise depuis le début de la crise économique qui a plongé le pays dans l’une des périodes les plus sombres de son histoire contemporaine. “Ceux qui vont voir LEX, ceux qui l’écoutent, l’admirent, l’idolâtrent, le font parce qu’il touche leur âme. Ce sont des jeunes, avec des angoisses face à leur avenir, des rêves non réalisés et un désir de vivre mieux. Ce sont des générations déçues par le monde que nous, les boomers, leur laissons, et qui se reconnaissent dans ces chansons ‘politiques’ ou ‘sociales”,

Sources : courrier international

 

Lex émerge dans les années 2010, une période où le rap grec explose avec des artistes comme Saske, Light, VLOSPA. Il se distingue par son flow brut, ses textes poétiques mais sombres, et ses références à la culture street (comme les Air Max, symbole des quartiers).

Issu d’un milieu modeste (peut-être des quartiers comme Toubá ou Kallithéa, qu’il cite), il parle des réalités sociales grecques : crise économique, injustice, vie dans les "géfures" (banlieues). Son pseudonyme Airmax renvoie à la fois à un style vestimentaire et à une métaphore de la course pour s’en sortir.

Style musical

Flow : Alternance entre débit rapide et pauses mélancoliques, inspiré par le rap US (Nas, 2Pac) mais avec une rythmique grecque typique.

Thèmes :

  •  Révolte ("Je ne fais pas confiance à la justice")
  •  Douleur ("Pensées suicidaires comme Biggie")
  •   Fierté des quartiers (mention des rues d’Athènes : Faliro, Navarinou...)

Prod : Beat minimalistes (piano, 808) ou plus agressifs, selon les morceaux.

Lex incarne le rap grec engagé mais sans clichés. Il mélange héritage US et réalité locale.

 

Lex

Lex

Θέλω αλλαγές σαν τον Pac, Suicide Thoughts σαν τον Biggie
Οι σπόροι εδώ βράζουν και πίνουν συνέχεια σα να 'χουν επάνω τους μπρίκι
Ο δικηγόρος την πίνει κι ο δικαστής που σε κρίνει
Γι' αυτό μη ρωτάς τι έχει γίνει και δεν εμπιστεύομαι τη δικαιοσύνη
Μη με ρωτάς για τον θάνατο δεν έχω ακόμα πειστήρια
Βαράμε τις κόρνες στα αμάξια μας όταν περνάμε από τα κοιμητήρια
Γι' αυτούς που φύγαν νωρίς κι οι γειτονιές τρέμαν στο διάβα τους
Ραπάρω και μ' ακούν οι μάνες τους το γράφω για τους αθάνατους
Ποτέ δεν ξεχνάμε ποτέ δεν ξεχνάμε
Λέμε η ζωή συνεχίζεται κι όμως ποτέ δεν ξεχνάμε
Φάληρο City κομπίνες συναγερμοί και σειρήνες
Στη γέφυρα επάνω πλατίνες δάκρυσα μα δε με είδες
Αφήνω τα φώτα αναμμένα τη νύχτα δυο σπίτια κομμένα τα ρεύματα είχα
Δεν περιμένω να πέσουν τα νοίκια δε θέλω να δω κατσαρίδες ποντίκια
Έχω έναν δρόμο μια ευκαιρία κι ένα μονοπάτι
Έχω μια γυναίκα μόνο αυτή μπορεί να μου φυλάει την πλάτη
Τρέχω τους δρόμους σαν ΧΜΑΧ μαύρα κατάμαυρα Αir Μax
Βάλ' τους να δώσουν τα χέρια να μην κρατάνε μαχαίρια
"Κάν' τα παιδιά μας σοφότερα" λέω "Αν μπορούσα θα το 'κανα"
Τρέχω τους δρόμους σαν ΧΜΑΧ μαύρα κατάμαυρα Αir Μax
Κάποτε τ' αφεντικά μας γελούσανε με τα όνειρα μας
Θυμάσαι που στο 'πα αδερφούλη; "Μια μέρα θα γίνουνε όλα δικά μας"
Οι ράπερς εδώ έχουν προσόντα γαμάν σα να παίζουν σε τσόντα
Από Τσηβό Κορδελιό Τούμπα Συκιές Ναβαρίνου Ροτόντα
Με θέλει μαζί της η πιάτσα κι οι μηχανισμοί της
Δεν πά' να ρωτάει ο ασφαλίτης με σέβονται οι μάγκες κι ας είμαι πολίτης
Στα πόδια μας Αir Μax στο λαιμό λαιμητόμος
Ποιος μας αδικεί που ραπάρουμε λες και τελειώνει ο κόσμος
Είπα θα φτιάξω τον ηλεκτρικό κι έχω τον Dof μαζί για εργοδηγό
Μου 'πε "Γιατί να το κάνεις αυτό
Πάρ' το τρυπάνι και σκάψ' το μετρό"
Αυτό είναι απ' το '20 μ' έρημους δρόμους και στόρια κλεισμένα
Αν όλα πάνε καλά θα τ' ακούσουν οι μάγκες το '21
Τρέχω τους δρόμους σαν ΧΜΑΧ μαύρα κατάμαυρα Αir Μax
Βάλ' τους να δώσουν τα χέρια να μην κρατάνε μαχαίρια
"Κάν' τα παιδιά μας σοφότερα" λέω "Αν μπορούσα θα το 'κανα"
Τρέχω τους δρόμους σαν ΧΜΑΧ μαύρα κατάμαυρα Αir Μax

Je veux du changement comme Pac, des pensées suicidaires comme Biggie
Ici, les graines bouillonnent, ils boivent sans fin comme sous pression
L’avocat se défonce, et le juge qui te condamne
C’est pour ça, demande pas ce qui se passe, je ne fais pas confiance à la justice
Ne me parle pas de la mort, je n’ai pas encore de preuves

On klaxonne en voiture quand on passe près des cimetières
Pour ceux partis trop tôt, les quartiers tremblaient sur leur passage
Je rappe et leurs mères m’entendent, j’écris pour les immortels

On n’oublie jamais, on n’oublie jamais
On dit que la vie continue, pourtant on n’oublie jamais
Faliro City, combines, alarmes et sirènes
Sur le pont, des larmes en platine, mais tu ne m’as pas vu

Je laisse les lumières allumées la nuit, deux maisons coupées du réseau
J’attends pas que les loyers baissent, je veux pas voir de cafards ni de souris
J’ai une route, une chance, un chemin
J’ai une femme, seule elle peut me couvrir

Je cours dans les rues comme XMAX, tout en noir, Air Max noires
Fais-leur se tenir la main, pas porter des couteaux
"Rends nos enfants plus sages", je dis, "Si je pouvais, je le ferais"
Je cours dans les rues comme XMAX, tout en noir, Air Max noires

Avant, les patrons se moquaient de nos rêves
Tu te souviens, petit frère ? "Un jour, tout sera à nous"
Les rappeurs ici ont du niveau, ils assurent comme dans un porno
De Tsivós, Kordelió, Toumba, Sykiés, Navarínou, à Rotónda

La rue me veut à ses côtés, avec ses mécaniques
Le videur ne demande rien, les vrais me respectent, même si je suis un civil
Aux pieds, des Air Max, autour du cou, une corde
Qui nous nuit quand on rappe comme si le monde s’écroulait ?

J’ai dit que je réparerais l’électricité, avec Dof comme contremaître
Il m’a dit : "Pourquoi faire ça ? Prends une perceuse et creuse le métro"
C’est du 2020, avec des rues vides et des histoires fermées
Si tout va bien, les vrais l’entendront en 2021

Je cours dans les rues comme XMAX, tout en noir, Air Max noires
Fais-leur se tenir la main, pas porter des couteaux
"Rends nos enfants plus sages", je dis, "Si je pouvais, je le ferais"
Je cours dans les rues comme XMAX, tout en noir, Air Max noires

(Essai de traduction, soyez indulgents !)

La petite note de bas de page :

« Θέλω αλλαγές σαν τον Pac / Suicide Thoughts σαν τον Biggie » (littéralement "Je veux des changements comme Pac / Des pensées suicidaires comme Biggie")—est une référence puissante à deux légendes du rap, Tupac Shakur (2Pac) et The Notorious B.I.G. (Biggie). Voici sa signification et son contexte :

1. Références aux icônes du rap

« Changements comme Pac » :   Tupac était un rappeur engagé, connu pour ses textes sur les inégalités sociales, le racisme et la révolution (*ex. sa chanson "Changes"). Lex évoque ici son désir de transformer la société, comme Pac l’a symbolisé.

 « Pensées suicidaires comme Biggie » :  Biggie a exploré la dépression et la violence dans son morceau "Suicidal Thoughts" (où il imagine sa propre mort). Lex associe cette idée aux luttes internes, à la pression de la rue, et peut-être à un état d’esprit sombre qu’il partage.

2. Contexte grec et message de Lex

    Double combat :
    Lex mélange deux héritages :

  • Lutte collective (Pac) : Critique du système judiciaire corrompu, des quartiers défavorisés (mentionnés plus tard dans le texte)
  • Douleur individuelle (Biggie) : Angoisses personnelles, paranoia, survie dans un environnement dur (ex. "Je ne fais pas confiance à la justice").

Air Max & la rue :

Les "Air Max noires" symbolisent à la fois un style de vie (culture sneaker, fierté des quartiers) et une métaphore de la course pour survivre ("Je cours dans les rues comme XMAX").

3. Pourquoi ce parallèle ?

Lex utilise Pac et Biggie pour montrer que son rap est à la fois politique et personnel. Comme eux, il dénonce les injustices (avocats corrompus, juges) tout en avouant ses propres démons. C’est un hommage, mais aussi une façon de dire : "Je porte leur héritage dans ma réalité grecque".

Bonus : Résonance actuelle

En Grèce, où la crise économique et la méfiance envers les institutions sont fortes, cette ligne résonne comme un cri de révolte. Les "changements" ne sont pas juste un idéal, mais une nécessité vitale—tout comme les "pensées suicidaires" reflètent le poids de cette bataille.

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