Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane.
30 Juin 2025
Des nouvelles de mon tsundoku ?
Retour de Amistead Maupin avec "Mona et son manoir" sur le dessus de ma PAL...Le temps passe si vite, que j'ai du mal à me souvenir quand j'ai commencé à lire les "chroniques de San Francisco"...
Mona Madrigal a hérité par son mari Lord Roughton d’un manoir perdu en pleine campagne anglaise, dans les Cotswolds. Un manoir transformé en maison d’hôtes et où, à la veille du solstice d’été, alors que s’allument les feux de joie et que la garden-party bat son plein, tout devient possible.
Dix ans après son dernier livre, Armistead Maupin reprend la plume pour nous donner des nouvelles de la bande du 28 Barbary Lane, dans une suite des Chroniques de San Francisco. Loin de la cité californienne, la famille choisie s'agrandit dans le dénouement de ce tendre roman queer, pastiche des comédies policières à l’anglaise où le crime est surtout un prétexte à divertir.
Pierre Benetti : "J'ai été surpris par ma lecture de ce livre. Le début est complètement désuet, puis un vrai charme se développe au fur et à mesure qu’on entre dans cet univers foutraque, absurde et merveilleux, un univers très sympathique et ajusté à notre époque. Malgré l’aspect classique du livre, il ne faut donc pas le prendre pour un roman naturaliste : on navigue entre premier et huitième degrés, entre roman gothique, comédie anglaise, Agatha Cristie, Tintin. Ce qui fait la force du livre, c’est de placer des personnages queers dans des intrigues très classiques. Il y a aussi une dimension étonnante : le déplacement des États-Unis à l’Angleterre, vécu par l’auteur lui-même, lui permet de traiter assez finement du sida et de son impact dans une communauté d’amis queers des années 1990, mais aussi de la question des violences conjugales. Il y a un élan vital dans ce livre où Armistead Maupin réfléchit à une réinvention des relations en-dehors de la famille traditionnelle, mais avec légèreté."
Source : F.C.
Encore un autre livre enfoui dans ma PAL : Lettre d'amour sans le dire d'Amanda Sthers
La plume d’Amanda Sthers est teintée d’une délicate mélancolie langoureuse qui plonge immédiatement les lecteurs au cœur des pensées désordonnées d’Alice. Tout est une question de sens dans Lettre d’amour sans le dire. Le toucher, la vue, l’odorat, l’ouïe et le goût seront vos guides pour une escapade empreinte de poésie au pays du soleil levant... Ils vous emmèneront, sans que vous en ayez conscience, dans un pays du bout du monde. Prêts ? Visualisez-vous la beauté des cerisiers en fleurs ? Sentez-vous l’effluve du thé « futsumushi sencha aux feuilles vertes » qui infuse lentement ? Et pouvez-vous percevoir le goût du dorayaki, encore tiède, qui fond sous votre langue ? Alors c’est que vous y êtes presque…
Mon avis : une très belle découverte
La poésie du Marchand d'armes de F. Potier :
Dans ce roman, Frédéric Potier raconte comment ces héros discrets et inconnus vont devoir stabiliser une situation fort complexe dans laquelle la Présidente de la République française est personnellement menacée tout comme les équilibres militaires et géopolitiques mondiaux.
Cette histoire commence par l’enlèvement d’un marchand d’armes à la réputation sulfureuse très actif et difficilement contournable sur le marché international des armements de haute technologie. Cette disparition passe plus inaperçue que l’explosion gigantesque qui détruit une partie de l’arsenal de Lorient, là où étaient amarrée des frégates de dernière génération équipées de drones hyper puissants et suréquipés.
Dans ce polar de politique fiction, Frédéric Potier expose la problématique française : comment financer un niveau suffisant d’armement de très haute technologie en équilibrant les coûts d’investissements grâce à la vente d’une parti de ces armes à des pays tiers sans prendre de trop gros risques de voir ses armes utilisées à des fins contraires à l’éthique nationale et aux intérêts militaires français.
Mon avis : Une bonne lecture pour comprendre le monde de l'armement ; plus efficace qu'un mauvais plateau télé.
Les deux visages du monde de David Joy
David Joy nous entraîne dans un polar haletant et plein de suspense, avec un final ébouriffant, autour d’un meurtre atroce. Il nous fait le récit d’une certaine Amérique, qui nous emmène dans les tréfonds des non-dits, dans la mémoire de l’esclavagisme, de la guerre de Sécession et de ses stigmates.
Les Appalaches, c’est là que vit David Joy, là où sa famille est installée depuis douze générations. Et là où il situe l’action de tous ses romans. Parce qu’il connaît les lieux et les gens intimement et qu’il ne peut s’éloigner des paysages qui l’ont vu naître, en 1983. Et c’est peu dire que David Joy excelle à peindre les montagnes, les sentiers, les ciels, l’esprit des Appalaches, entre poésie et naturalisme, à les faire vivre, à faire toucher du doigt leur présence et leur puissance.
L’intrigue est multiple. Deux crimes vont bientôt occuper le shérif et ses adjoints. Mais l’essentiel n’est pas là. L’auteur s’attache avant tout à l’épaisseur des êtres et des mémoires, aux répercussions des événements sur chacun d’entre eux, aux fractures qui les traversent comme elles déchirent toute la communauté...
David Joy ne ménage pas ses personnages
En particulier les hommes blancs. Il va les chercher dans leurs retranchements, il creuse leurs contradictions, il traque leurs silences et leurs dénis. Il les contraint avec ses lecteurs et à regarder en face le système de domination, patriarcal et racial, dont ils sont les bénéficiaires.
Les deux visages du monde est un roman d’une grande ambition sur la manière dont la suprématie blanche se perpétue, souvent subtilement, souterrainement, dans la vie de tous les jours, aux États Unis.
Mon avis : A lire, pour mieux comprendre les USA
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De très bonnes séries sur Arte, bien sûr : Querer dont le titre signifie à la fois aimer, désirer et vouloir, un sens multiple que les quatre épisodes déploient.
Cette série espagnole relate avec sobriété et précision la brutalité du système auquel font face les victimes de violences conjugales.
Mon avis : glaçant
et Soviet Jeans
Dans la Lettonie soviétique de 1979, résister au KGB peut encore coûter cher, comme l’apprend à ses dépens un jeune costumier de théâtre tombé amoureux de la metteuse en scène finlandaise qu’il devait espionner. Le début de la fin de l’URSS à Riga dans une vibrante comédie romantique en forme de plaidoyer pour la liberté.
Mon avis : Souvenirs pour celles et ceux qui ont connu l'Union Soviétique à cette période.
Juin : ce fut le début des visites "culturelles" avec la découverte de deux beaux villages en Vienne
Juin : ce fut aussi les "escapades" piscine et la satisfaction de retrouver la régularité de mes séances, en dépit des petits maux de l'âge...
Ephéméride éclectique d'une librocubiculariste glossophile et mélomane